La pelade
Définition
La pelade est une maladie auto-immune inflammatoire qui provoque la chute des cheveux ou des poils sur des zones bien délimitées.
Contrairement aux alopécies cicatricielles, le follicule pileux reste intact, ce qui permet souvent une repousse spontanée.
Elle peut toucher aussi bien le cuir chevelu que d’autres zones pileuses, comme la barbe, les sourcils ou les cils.



Formes cliniques de la pelade
La pelade peut se manifester sous différentes formes. La plus fréquente est la pelade en plaques, caractérisée par des zones circulaires, lisses et blanches, souvent parsemées de cheveux courts en « point d’exclamation ». Certaines formes sont plus sévères, comme la pelade ophiasique qui atteint la lisière du cuir chevelu et présente un pronostic plus réservé.
Dans les cas extrêmes, la pelade peut évoluer vers une alopécie totale, avec perte complète des cheveux, ou universelle, avec disparition de l’ensemble des poils corporels, y compris les sourcils et les cils. Une atteinte des ongles, avec apparition de taches, d’irrégularités ou de fragilité, peut également accompagner la maladie.

Épidémiologie de la pelade
La pelade touche environ 1,04 %1 de la population au cours de la vie. En France, on estime que plus de 600 000 personnes en sont atteintes2, toutes formes confondues.
La pelade totale, plus rare, concerne environ un patient sur dix. La maladie apparaît fréquemment avant 20 ans et présente une composante familiale notable, un tiers des proches d’un patient pouvant également en être affectés.
Les formes sévères (totale ou universelle) restent minoritaires, représentant moins de 10 % des cas3.
Diagnostic de la pelade
Le diagnostic de la pelade repose principalement sur l’examen clinique, grâce à l’observation de plaques caractéristiques et à la dermatoscopie qui met en évidence des signes typiques comme les cheveux en « point d’exclamation » ou les points jaunes.
Dans les formes diffuses ou atypiques, des examens complémentaires comme un trichogramme ou une biopsie peuvent être réalisés pour confirmer le diagnostic et évaluer la capacité de repousse. Des analyses sanguines peuvent être proposées pour rechercher d’éventuelles maladies auto-immunes associées.
Évolution de la pelade
La pelade évolue de manière imprévisible. De nombreuses petites plaques guérissent spontanément en quelques mois, mais les récidives sont fréquentes.
Le pronostic est généralement meilleur pour les formes limitées et lorsque l’apparition est tardive. En revanche, un début précoce, une atteinte étendue, une pelade ophiasique ou des anomalies unguéales sont des facteurs de moins bon pronostic.
Certaines formes peuvent devenir chroniques et persister sur plusieurs années.
Traitements de la pelade
La prise en charge varie en fonction de l’étendue et de l’évolution de la pelade.
Pour les petites plaques, une simple surveillance peut suffire, car une repousse spontanée est fréquente. En cas de gêne esthétique ou d’extension, des traitements locaux comme les corticoïdes topiques puissants ou le minoxidil peuvent être proposés. Les injections intralésionnelles de corticoïdes sont couramment utilisées chez l’adulte pour des zones limitées.
Dans les formes plus étendues, des traitements spécialisés peuvent être envisagés, comme l’immunothérapie locale, la photothérapie, ou encore des traitements systémiques comme le méthotrexate sous surveillance médicale.
Les solutions esthétiques comme les perruques, foulards ou maquillages correcteurs peuvent également aider à mieux vivre la maladie.
Accompagnement
Au-delà des symptômes physiques, la pelade peut avoir un fort impact psychologique, entraînant anxiété, perte de confiance et isolement social.
Un accompagnement global est essentiel, incluant un soutien psychologique, l’orientation vers des groupes de patients et des conseils esthétiques pour limiter l’impact sur la qualité de vie.

1 : Richard, M. A. et al. Sex- and age-adjusted prevalence estimates of five chronic inflammatory skin diseases in France: results of the << OBJECTIFS PEAU >> study. J Eur Acad Dermatol Venereol 32, 1967-1971 (2018).
2 : https://www.has-sante.fr
3 : Benigno M, Anastassopoulos KP, Mostaghimi A, Udall M, Daniel SR, Cappelleri JC, et al. A Large Cross-Sectional Survey Study of the Prevalence of Alopecia Areata in the United States. Clin Cosmet Investig Dermatol.