GRAINS DE BEAUTÉ : COMMENT VÉRIFIER QU’ILS NE SONT PAS CANCÉREUX ?
L’adulte en possède en moyenne une vingtaine sur l’ensemble du corps. Si la plupart des grains de beauté sont inoffensifs, certains peuvent être dangereux. Pour vérifier qu’ils ne sont pas cancéreux, Isabelle Gallay, dermatologue, nous donne la marche à suivre.
Il y a quelques semaines, Khloé Kardashian révélait avoir eu un cancer de la peau il y a une dizaine d’années. De son côté, Hugh Jackman, plusieurs fois opéré d’un mélanome, rappelle régulièrement l’importance du dépistage, exhortant le plus grand nombre à protéger sa peau des UV et à faire vérifier ses grains de beauté régulièrement.
Les grains de beauté, également appelés “nævus” se développent dès l’enfance, avec un pic à l’adolescence et jusqu’à l’âge de 30 ans environ. Chez un adulte, on en retrouve en moyenne une vingtaine disséminés sur tout le corps. Leur nombre varie néanmoins selon l’hérédité mais aussi en fonction de l’exposition solaire. Le Syndicat National des Dermatologues-Vénérologues rappelle que la plupart des grains de beauté sont inoffensifs. Pourtant, il est nécessaire de les surveiller pour vérifier qu’ils n’évoluent pas.
UNE CONSULTATION DE DÉPISTAGE ANNUELLE
Isabelle Gallay, dermatologue, conseille à chacun d’aller faire régulièrement contrôler ses grains de beauté, au moins pour se rassurer. “Grâce au Syndicat National des Dermatologues-Vénérologues, n’importe qui peut prendre rendez-vous pour une consultation de dépistage une fois par an”.
Cette consultation est particulièrement conseillée aux personnes qui ont des antécédents familiaux de cancers de la peau ou de grains de beauté atypiques. Et en cas de doute, le bon réflexe est toujours d’aller consulter son dermatologue.
COMMENT VÉRIFIER SOI-MÊME SES GRAINS DE BEAUTÉ ?
La première chose à faire, c’est d’apprendre à connaitre sa peau. Isabelle Gallay conseille de prendre une photo de référence, sur laquelle on pourra comparer notre peau. Il est nécessaire de bien s’observer et de demander à une tierce personne de regarder les zones plus difficiles, comme le dos.
Le Syndicat décompose l’auto-examen en huit étapes : le visage et les oreilles, le cuir chevelu à l’aide d’un sèche-cheveu, la paume et le dos des mains, ainsi que les ongles et les avant-bras, les coudes, les bras et les aisselles, le cou, la poitrine (sous les seins également) et le ventre.
À l’aide d’un miroir, regardez votre nuque, vos épaules et votre dos, puis les fesses et la face postérieure des cuisses et enfin, en position assise, la face antérieure des cuisses, les jambes, le dos, la plante des pieds, sans oublier les ongles et la région génitale, à l’aide d’un miroir. Ainsi, en s’observant régulièrement, on s’aperçoit vite de l’apparition d’une nouvelle tâche différente des autres ou si un grain de beauté évolue de manière rapide.
La règle de l’auto examen from SNDV on Vimeo.
Il existe également une application gratuite, développée par l’institut Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, qui permet de surveiller ses grains de beauté : iSkin. On la télécharge vite, pour mettre en place une routine d’auto-examen de ses grains de beauté.
LES OBSERVATIONS QUI DOIVENT ALERTER
Pour vous rassurer, une consultation au moindre doute est le réflexe le plus sûr. Cependant, si la plupart des grains de beauté – y-compris les nouveaux qui peuvent apparaître – sont sans dangers, certains critères doivent vous alerter. Le Syndicat rappelle ainsi la règle ABCDE, pour l’auto-examen. Chaque lettre correspond à un critère.
A comme asymétrie : si votre grain de beauté a une forme non circulaire avec deux moitiés dissemblables
B comme bords irréguliers : les bordures sont dentelées, mal délimitées et parfois, les pigments s’étendent sur la peau autour de la tâche
C comme couleur non homogène : le grain de beauté a plusieurs couleurs, noir, rouge, bleu, marron ou blanc
D comme diamètre : s’il est supérieur à 6 millimètres ou s’il augmente rapidement
E comme évolution : s’il change d’aspect trop rapidement.
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Isabelle Gallay insiste bien sur ce dernier point, l’évolution. Ce seul critère doit vous alerter. Lorsque vous constatez l’apparition d’une nouvelle tâche ou l’évolution d’un grain de beauté, surveillez-le bien. S’il change, s’il grossit, s’il devient rugueux en trois mois, il faut aller consulter.
DES MÉLANOMES BÉNINS DANS 80% DES CAS
Le dermatologue procède alors à une biopsie, pour déterminer si le grain de beauté est cancéreux ou non. Dans 80% des cas, le mélanome est bénin, une extraction est faite in situ et la guérison est immédiate. En cas de doute, précise Isabelle Gallay, “on prélève éventuellement un peu plus avec un périmètre de sécurité de 5 mm”.
Et si on écorche un grain de beauté et qu’il saigne ? Dans ce cas, pas de panique, ce n’est pas forcément dangereux. La règle qui prévaut est celle de la vigilance, de l’observation de l’évolution et de la connaissance de sa peau. En cas de doute, on consulte un dermatologue, qui saura nous rassurer ou nous soigner.
Enfin, Isabelle Gallay rappelle qu’il est essentiel d’éviter de s’exposer entre 11h et 16h au soleil et, si l’on est obligé, on se protège avec un chapeau et de la crème solaire indice 30 a minima !