La maladie de Lyme

Qu’est-ce que c’est ? 

La maladie de Lyme est provoquée par une infection. Une bactérie en est à l’origine : Borrelia burgdorferi sensu lato, du nom de l’homme qui a rapporté l’épidémie dans les années 80. C’est une maladie qui est connue depuis le 19ème siècle et qui a été “redécouverte” en Amérique du Nord.

Cette bactérie est transmise par la morsure -non par la piqûre- d’une tique porteuse de la bactérie. L’espèce est variable en fonction du continent, et en France ce sont majoritairement des tiques du genre IXODES Ricinus.

Ce sont essentiellement les nymphes qui sont contaminantes, c’est-à-dire les tiques à un stade intermédiaire de leur développement. Pour transmettre la bactérie il faut qu’elles restent fixées sur la peau de la personne qu’elles ont mordues pendant plusieurs heures : Le risque de transmission de la bactérie augmente avec la durée d’attachement de la tique et apparaît faible si la tique est retirée dans les 12 à 24 heures après la morsure.

Cette tique se contamine en mordant d’autres animaux, ou par transmission « verticale » (la maman tique transmet à ses bébés).

Le plus souvent elle se contamine en mordant des daims, des petits rongeurs, des animaux qui vivent dans la forêt. 

A ce jour, la transmission par le lait maternel, par voie sexuelle ou par les transfusions sanguines et les greffes, est non documentée chez l’homme. Il n’y a aucune donnée démontrant une toxicité fœtale en cas d’infection chez la femme enceinte.

Comment se manifeste-t-elle au niveau cutané ?

C’est souvent l’atteinte cutanée qui amène les patients à consulter. Néanmoins,  la maladie de Lyme peut toucher énormément d’autres organes : les articulations, le cœur, l’œil, le système nerveux en fonction du stade d’évolution de la maladie.

Ces manifestations peuvent être polymorphes, ce qui rend parfois le diagnostic difficile, surtout lorsque le patient n’a pas présenté d’érythème migrant ou que celui-ci est passé inaperçu. Les symptômes sont très variés et peu spécifiques. La maladie de Lyme -particulièrement dans sa forme tardive- a des symptômes en commun avec beaucoup d’autres maladies.

Au 1er stade la manifestation cutanée principale, appelé érythème chronique migrant, apparaît 3 à 30 jours après la morsure de la tique. C’est une tache rouge ovale, centrée par la morsure, et qui va s’étendre de manière centrifuge.

Parfois il y a une guérison centrale : la peau au centre de la tache redevient normale.

C’est souvent la notion de morsure de tique au centre de la tâche, la saison et les antécédents d’exposition (c’est à dire des personnes qui ont marché en forêt ou dans des zones plus à risques), qui permet de faire le diagnostic. Il est en effet peu probable de se faire mordre par une tique dans les rues de Paris.

Cette tache rouge va spontanément disparaitre en l’espace de quelques semaines. Parfois, en même temps ou quelques semaines ou années après, peut apparaitre une petite boule en particulier sur le lobe des oreilles, le scrotum ou les mamelons, qu’on appelle un lymphocytome. Même non traité, il disparaitra le plus souvent spontanément en l’espace de quelques semaines ou quelques mois.

La dernière manifestation cutanée est tardive : elle apparait souvent des mois, voire des années après l’infection par la bactérie (c’est-à-dire la morsure de la tique). 

C’est le stade de l’acrodermatite chronique atrophiante :

Au début l’atteinte concerne un membre, bras ou jambe en fonction de l’endroit où a eu lieu la morsure. Le membre devient un peu violacé et augmente de taille prenant un aspect un peu œdématié évoluant petit à petit vers une atrophie et un amincissement de la peau (en papier de cigarette). Le réseau veineux devient très visible tant la peau est devenue fine. 

Il peut aussi exister des inflammations des articulations, des méningites, des encéphalites, des uvéites (inflammation de l’œil), une atteinte du muscle cardiaque avec des troubles de la conduction cardiaque (un cœur qui bat moins bien ou dont le rythme est modifié). 

Dans tous les cas, le traitement repose sur les antibiotiques

Peut-on en mourir ?

Lorsqu’il y a une atteinte cardiaque ou neurologique, cela peut être potentiellement très handicapant et exceptionnellement mortel. Le cœur et le système nerveux sont les deux localisations qui peuvent avoir des complications très lourdes.

Est-ce une maladie transmissible ? 

Non, ce ne sont que les tiques qui la transmettent. Cela se nomme une anthropo zoonose. Une personne infectée par la maladie de Lyme ne peut pas la transmettre à d’autres humains. Il s’agit d’une maladie infectieuse non contagieuse.

Traitements :

Le traitement de la maladie de Lyme repose avant tout et pour toutes ses formes sur une antibiothérapie dont la nature et la durée sera adaptée au stade et à la nature de l’atteinte. La durée du traitement, selon les données scientifiques validées par la Haute Autorité de Santé, va de 15 jours pour le stade 1 à un maximum de 28 jours pour les formes ophtalmologiques et disséminées tardives (cutanées et neurologiques). La disparition des symptômes n’est pas obligatoirement concomitant de la fin du traitement de l’atteinte cutanée en phase primaire, l’érythème migrant pouvant perdurer une quinzaine de jours.

Dans les formes tardives, l’amélioration, voir la disparition des symptômes peut intervenir 3 à 6 mois après l’arrêt de l’antibiothérapie. L’évolution peut être entachée de séquelles notamment dans les formes neurologiques et cutanée. Pour autant, ceci ne nécessite pas d’antibiothérapie prolongée ni de reprise de l’antibiothérapie : la prise en charge sera alors plutôt non médicamenteuse.

Le traitement antibiotique est majoritairement prescrit par voie orale, sauf pour certaines atteintes neurologiques et tardives.

Comment fait-on le diagnostic ?

Pour formes cutanées précoces, à type d’érythème migrant, le diagnostic est clinique : Il n’y a pas nécessité d’une prise de sang et de la pratique de sérologie.

En cas d’atteinte cutanée de type lymphocytome et pour toute atteinte non cutanée, la pratique d’un test sanguin est requis. Une première prise de sang permet de faire un test de type « Elisa » : s’il est négatif il affirme qu’il n’y a pas de maladie de Lyme, s’il est positif il convient de faire un 2ème test plus précis (appelé un « Western Blot ») qui permet de savoir avec précision si le patient a une maladie de Lyme. 

Ce sont des tests standardisés utilisés aussi bien en France que dans les autres pays (notamment l’Allemagne).

En l’absence de manifestations cutanées ou d’autres symptômes faisant craindre une maladie de Lyme, il n’est pas recommandé d’effectuer une sérologie, les recommandations de la Haute Autorité de Santé et des sociétés savantes étant de ne traiter que si la maladie de Lyme est diagnostiquée.

Pour approfondir :

Les recommandations de la HAS

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2857558/fr/borreliose-de-lyme-et-autres-maladies-vectorielles-a-tiques

Le communiqué de l’académie de Médecine du 26/10/2017

http://www.academie-medecine.fr/communique-de-presse-du-26102017-lacademie-de-medecine-denonce-les-tromperies-a-propos-de-la-maladie-de-lyme/