Vieillissement de la Peau

Comme tous les organes du corps, la peau est soumise aux effets du temps. Cet effet de vieillissement visible est très influencé par la façon dont on prend soin de sa peau tout au long de sa vie.

Le vieillissement est un processus naturel, qui affecte la peau, il est accentué par le soleil qui provoque une altération de son aspect avec l’apparition de rides, de taches, sans compter les lésions cancéreuses. Aussi, la protection solaire est la principale arme de lutte contre les effets du temps.
Il faut prendre soin de sa peau et la protéger, éviter de s’exposer pour éviter l’apparition de rides.
Nous avons tous au départ un capital en fonction de notre phototype (couleur de la peau), mais d’autres facteurs héréditaires et environnementaux entrent aussi en jeu.

Comment fonctionne l’organe peau ?

Tout comme les os, les cellules de la peau meurent et se renouvellent chaque jour. Dans leur fonctionnement normal, les cellules de la peau se renouvellent tous les 28 jours, pendant 50 cycles au maximum.
Au fur et à mesure que la peau vieillit, le renouvellement des cellules de la peau se ralentit, et peut passer à plus de 30 jours. Les cellules les plus anciennes peuvent alors s’accumuler et donner une impression de teint brouillé et de peau épaissie, traduisant également le dessèchement cutané qui est souvent la première plainte des personnes vieillissantes.
Si le dessèchement n’est pas corrigé, les rides vont laisser plus facilement leur empreinte sur la peau, d’autant que cette dernière a tendance également à s’amincir.

Parallèlement, apparaissent des modifications du derme, responsables de la perte de tonicité et du relâchement de la peau. La peau devient également « sous-tendue » à cause de la fonte du tissu graisseux et musculaire qui ne joue plus son rôle de soutien, son affaissement est lié aussi à l’attraction terrestre.
Les volumes et l’aspect du visage se modifient progressivement tandis que les rides se creusent.

A quoi est dû le vieillissement ?

Le vieillissement est lié à une altération des mécanismes de réparation ou de maintenance des cellules. Il est déterminé, d’une part, par une sorte d’horloge biologique individuelle génétiquement programmée, d’autre part, par les capacités de résistance de la cellule aux dégâts oxydatifs causés par des substances toxiques appelées « radicaux libres ».
La centrale énergétique cellulaire s’appelle la mitochondrie. L’agression de la cellule par les « radicaux libres » va entraîner des modifications de la mitochondrie et être responsable d’une diminution de son énergie vitale.
Les capacités de résistance mitochondriale sont génétiquement déterminées et évoluent également avec l’âge de façon variable en fonction des individus.
Les chromosomes, porteurs du patrimoine génétique de l’individu, se raccourcissent à chaque division cellulaire. Lorsqu’ils sont devenus trop courts, les cellules arrêtent de se diviser et entrent en sénescence.
Certains facteurs extérieurs peuvent accélérer le raccourcissement de ces chromosomes ainsi qu’indirectement les phénomènes de vieillissement cellulaire. C’est le cas par exemple du tabac ou du stress.
Le rôle de l’environnement est donc presque aussi important que celui de la physiologie dans le vieillissement cutané.

Depuis quelques années, les spécialistes se sont aperçus qu’un environnement défavorable (soleil, tabac, stress…) pouvait modifier le capital génétique des cellules cutanées, les rendant moins efficaces dans leur multiplication et plus fragiles.
Le soleil est l’ennemi numéro 1 de la peau et ses effets négatifs sont bien connus aujourd’hui.
Les ultra-violets sont responsables d’une fragilisation des cellules de la peau, facilitant ainsi le développement de cancers cutanés, et les empêchant de fabriquer un tissu élastique de qualité (le derme est plus rigide).

Enfin, l’abus de rayons UV augmente le taux de dégradation des cellules de la peau par rapport à la construction, la peau devient ainsi plus fine et moins résistante.
Le tabac est un autre ennemi puissant de la peau, presque aussi néfaste que le soleil.
Les produits toxiques contenus dans les cigarettes dégradent les structures fondamentales du derme, notamment l’acide hyaluronique, et provoquent une production de mauvaise élastine.
La pollution atmosphérique joue un rôle d’accélérateur du vieillissement de la peau en diminuant son système de défense immunitaire, en baissant son hydratation et en diminuant sa desquamation.
Le stress est un facteur difficile à éviter, il semble pourtant qu’il puisse augmenter directement la production de radicaux libres au niveau de la peau, ces molécules oxydées détruisant les cellules et pouvant modifier la structure de l’ADN.
Enfin, la sédentarité, l’ingestion de polluants modifiant la flore intestinale, le traitement des aliments par la chaleur éliminant les vitamines thermo-solubles, la mode des fast-foods, la mode vestimentaire, sont à l’origine de carences en vitamines, calcium, magnésium et fer.

Pour bien vieillir, il est donc fondamental d’éviter autant que possible ces facteurs environnementaux, tout en veillant à garder une alimentation équilibrée et plus généralement une vie saine.
Le vieillissement est également sous le contrôle d’un facteur de croissance apparenté à l’insuline. Les cellules de la peau, ou kératinocytes, ont des récepteurs spécifiques pour ce facteur de croissance.
Avec le temps, les kératinocytes, ainsi que d’autres cellules de la peau, les fibroblastes, perdent leur capacité de réponse à ce facteur de croissance et les cellules ne peuvent plus se développer parfaitement. Ainsi, les fibroblastes ne fabriquent plus aussi bien le milieu essentiel à la vie des cellules de la peau : réduction du collagène et de l’acide hyaluronique qui ont pour conséquence de donner un aspect moins tendu à la peau.
De nombreuses hormones, comme les hormones thyroïdiennes ou les hormones sexuelles, jouent un rôle important sur la croissance et l’aspect de l’épiderme. La baisse de la sécrétion hormonale observée au fil du temps joue donc un rôle important dans le vieillissement cutané.

Les traitements du vieillissement

La déshydratation cutanée est un facteur important dans l’apparition des rides. Comme la peau de la pomme, la peau qui vieillit sans hydratation se flétrit, car son tissu de support sous le derme n’est plus aussi souple. Plus la peau sera déshydratée, plus les rides seront marquées.

Les rides sont souvent dites «d’expression », car plus on avance en âge, plus les muscles vont se rétrécir et devoir se contracter plus intensément pour le même résultat.
Pour les muscles du visage, les contractions répétées plusieurs fois par jour vont tirer sur la peau et former la ride. Et comme avec le temps, la peau s’atrophie et sa structure de base se dégrade, elle marque plus au niveau des zones de forte expression musculaire (front, sillons nasogéniens, lèvres, yeux).
En revanche, sur les surfaces de peau non sollicitées par des muscles d’expression (joues, décolleté…), les rides sont principalement induites par l’environnement ou un mauvais positionnement (rides du sommeil). S’il est impossible d’aller à l’encontre du vieillissement naturel des cellules, il est possible cependant d’en limiter les conséquences visibles.

D’une manière générale, une alimentation riche en anti-oxydants (fruits, légumes, poisson…), une activité physique régulière, une protection solaire renforcée, un arrêt du tabagisme et une bonne hydratation cutanée sont les piliers de bon sens d’une stratégie anti-vieillissement efficace.

De façon plus ponctuelle, la cosmétique moderne peut aider à diminuer les effets visibles du vieillissement. Si les effets des crèmes anti-vieillissement sont aujourd’hui réels, ils restent loin des promesses publicitaires.
Néanmoins, malgré des actions globalement modérées, plusieurs molécules ont désormais fait leurs preuves dans des expériences en laboratoire et dans la vie de tous les jours :

  • Pour les peaux les plus jeunes, les crèmes à base de vitamine C permettent de protéger la peau des agressions extérieures.
  • Pour renforcer la barrière cutanée, les acides gras essentiels (oméga 3, oméga 6) et les céramides sont efficaces (on les trouve dans l’huile d’argan, d’onagre, d’amande).
  • Pour augmenter les facteurs naturels d’hydratation, on peut utiliser les molécules de la classe des glycérols et les acides nucléiques.
  • Pour agir sur le tissu conjonctif du derme et le rendre plus souple, on pourra choisir des produits contenant des actifs de type pro-collagène, ou matrixyl.
  • Pour stimuler la substance fondamentale du derme, le rétinol et tous les dérivés des rétinoïdes (riches en vitamine A) les A.H.A. agissent efficacement dans le derme et l’épiderme.
  • La vitamine PP et les sirtuines sont de nouvelles molécules que l’on trouve dans certains cosmétiques qui auraient un effet de protection et de réparation des structures cutanées. Il ne faut pas oublier que la meilleure crème antiride ne remplace pas la crème écran solaire et la non exposition, ce sont là les meilleurs facteurs de lutte contre les rides.

 

Les peelings, lasers, toxine botulinique, produits de comblement

Depuis quelques dizaines d’années, des interventions assez invasives ou de dermabrasion sont proposées, promettant une « rénovation » complète de la peau du visage.

Le peeling consiste en fait en un renouvellement accéléré de l’activité cellulaire pour les individus dont la peau est prématurément vieillie, notamment à cause des méfaits d’une exposition solaire régulière et prolongée.
Cette manipulation vise à accélérer le nettoyage des cellules épidermiques superficielles mortes, stimulant ainsi indirectement l’activité de renouvellement cellulaire.
Le peeling utilise des produits « abrasifs », provoquant une irritation plus ou moins importante suivant le type de peeling utilisé (de superficiel à profond).
Le peeling doux nécessitera plusieurs séances (4 à 6) pour donner un effet visible et devra être accompagné d’un protocole très strict de préparation et de poursuite de traitement sur la durée.

La dermabrasion est une technique encore plus agressive de renouvellement cellulaire, elle se fait de nos jours avec des lasers. Cette fois-ci, on détruit les cellules de la peau jusqu’au derme.
Les inconvénients en termes d’irritation sont donc plus marqués qu’avec le peeling. Ces effets peuvent se maintenir assez bien dans le temps.

Enfin, de plus en plus de personnes ont recours à l’injection intradermique de produits de comblement dégradables, comme par exemple le collagène ou l’acide hyaluronique, visant, comme son nom l’indique, à combler les zones les plus « affaissées » de l’épiderme. L’efficacité et la stimulation de son propre collagène par ces produits permettent de reculer de plus en plus les indications chirurgicales du vieillissement.
Leur utilisation, à condition d’être précédée d’une consultation préalable pour déterminer la bonne indication et les contre-indications, comporte peu de risques.
Les produits non dégradables peuvent entraîner des complications et doivent être proscrits.
La toxine botulinique permet en diminuant la force musculaire de supprimer les rides frontales. Dans ce domaine, comme dans celui des cicatrices, chaque peau a son mode de réaction à l’agression, qu’elle soit physique (une plaie) ou chimique (un peeling ou une injection intradermique), et il est préférable de l’avoir évaluée avant que le produit soit utilisé sur le visage.

Voir aussi 

Les produits de comblement : l’acide hyaluronique