Hyperhidrose ou transpiration excessive
Hyperhidrose vient du grec « hidros » qui signifie sueur. C’est la maladie de la transpiration excessive qui peut être locale (les mains, les pieds, les aisselles…) ou généralisée. Certaines personnes transpirent plus que d’autres pour réguler la température de leur corps, on parle d’hypersudation ou d’hyperhidrose. Transpirer est un phénomène physiologique normal pour réguler la température de son corps. Lors d’un effort physique ou quand il fait chaud, le corps produit plus de sueur, sous la commande d’une glande nommée hypothalamus. En cas d’hyperhidrose, deux phénomènes se produisent. C’est ce que l’on observe en cas d’hyperhidrose liée à l’anxiété ou au stress. Il y aurait un hyperfonctionnement du circuit habituel initié par l’hypothalamus et d’autres circuits nerveux contrôlés par le cortex cingulaire antérieur seraient impliqués. Cette région du cerveau joue un rôle important dans le contrôle des émotions et l’adaptation aux situations.
Les effets de cette pathologie peuvent être handicapants dans les relations sociales, les activités de la vie quotidienne et certaines activités professionnelles et affectent souvent la qualité de vie des patients. Les personnes atteintes se sentent mal dans leur peau. C’est un cercle vicieux car l’angoisse provoquée par la sueur aggrave davantage sa production.
Cette pathologie est le plus souvent localisée, chez la femme sous les aisselles et chez l’homme au niveau de la plante des pieds. L’hyperhidrose généralisée est beaucoup plus rare.
Certaines personnes sont-elles plus exposées que d’autres ?
Il existe une prédisposition héréditaire. 25 % à 50 % des personnes atteintes d’hyperhidrose des mains ont des antécédents familiaux. Un enfant né d’un parent atteint d’hyperhidrose des mains a une possibilité sur quatre d’être atteint à son tour.
Les personnes obèses sont plus à risque d’hyperhidrose généralisée Les personnes originaires de l’Asie du Sud-Est sont davantage touchées par l’hyperhidrose des mains. En revanche, les causes de l’hyperhidrose ne sont pas bien connues, aucun facteur de risque n’a été découvert.
Des traitements existent à la fois pour l’hyperhidrose localisée et pour l’hyperhidrose généralisée.
Pour l’hyperhidrose localisée : le chlorure d’aluminium
Le chlorure d’aluminium hexahydraté est le traitement local de référence. Ce produit se trouve dans le commerce sous les noms de détranspirant, antitranspirant, déodorant de longue durée, sous forme de liquide ou de crème. Aux concentrations usuelles les produits au chlorure d’aluminium sont efficaces pour stopper une transpiration normale ou un peu excessive, mais impuissants pour les hyperhidroses gênantes. Une rumeur circule au sujet de l’aluminium qui serait susceptible de provoquer des maladies graves comme le cancer du sein mais aucun lien n’a été prouvé par des études scientifiques.
L’ionophorèse
C’est le traitement des hyperhidroses modérées des mains ou des pieds. Il consiste à faire passer un courant électrique dans des bacs remplis d’eau dans lesquels on trempe les mains ou les pieds.
Il nécessite entre trois et cinq séances de 10 minutes par semaine, jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant. Des séances d’entretien sont ensuite réalisées deux à trois fois par semaine. Ce traitement est assez contraignant mais efficace dans la plupart des cas. Il est sans danger et bien toléré.
Le Botox
La toxine botulique de type A est un traitement rapide, sans danger et très efficace des hyperhidroses des aisselles, néanmoins le coût des séances important en limitent l’utilisation. Le traitement par Botox est surtout adapté aux hyperhidroses des aisselles. Les injections de toxine botulique sont également efficaces pour les mains et les pieds mais posent deux problèmes qui rendent leur utilisation difficile. D’une part, la douleur des injections dans ces zones rend nécessaire des anesthésies délicates. D’autre part, le traitement peut provoquer ensuite une faiblesse musculaire qui peut être gênante.
Les interventions chirurgicales
Elles viennent en dernier recours.
Elles consistent en l’excision chirurgicale des glandes sudorales eccrines des aisselles. C’est une solution efficace, définitive pour le traitement des hyperhidroses invalidantes des aisselles qui ne répondent pas aux traitements médicaux. Le chirurgien ôte une large portion de la peau des aisselles avec les glandes apocrines sous-jacentes. C’est une technique à réserver à des circonstances exceptionnelles, elle laisse bien sûr des cicatrices.
Une Sympathectomie endoscopique transthoracique peut être envisagée dans les hyperhidroses des mains très invalidantes qui ne sont pas améliorées par les traitements médicaux. Les résultats sont permanents, mais il existe des complications et des effets secondaires. Les complications inhérentes à la chirurgie et à l’anesthésie sont connues, elles sont rares ou très rares. Les effets secondaires comportent surtout un risque d’hyperhidrose compensatrice (thorax, dos, cuisses) qui survient chez un patient sur trois de manière imprévisible ; elle peut être minime voire un peu gênante (un cas sur trois) ou très handicapante (1 patient sur cent). Cette technique est de plus en plus abandonnée à cause des ses effets secondaires réactionnels.
Pour l’hyperhidrose généralisée
Les médicaments qui stoppent la transpiration (anticholinergiques comme l’Oxybutynin, la Propanthéline ou la Benztropine) peuvent être utiles dans certains cas. Malheureusement, utilisés aux doses nécessaires pour stopper la sudation, les anticholinergiques ont souvent des effets secondaires plus gênants que l’hyperhidrose elle-même, c’est la raison pour laquelle ils sont peu utilisés. Parfois, les tranquillisants, les bêtabloqueurs, les inhibiteurs calciques, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent être utilisés.