La dyshidrose

Définition

La dysidrose se caractérise par une poussée de petites vésicules tendues, profondément enchâssées dans l’épiderme et remplies d’un liquide clair. Elles sont très prurigineuses. Ces lésions se développent au niveau des paumes, des plantes ainsi que des faces latérales des doigts et des orteils.

Les vésicules, dans la dysidrose simple, ne s’accompagnent pas de réaction inflammatoire cliniquement manifeste. Dans certains cas, elles se développent sur un fond érythémateux ou érythématosquameux : on parle alors d’eczéma dysidrosique.

L’évolution des vésicules est variable d’un cas à l’autre. Parfois, les vésicules peuvent rester très discrètes et se dessécher rapidement. Il en résulte de petits placards brun jaunâtre, remplacés ultérieurement par une fine desquamation centrifuge prenant un aspect festonné en collerette et laissant place à un épiderme rosâtre, aminci, d’aspect atrophique très doux au toucher. Dans d’autres cas, les vésicules de départ confluent et prennent l’aspect de bulles souvent multiloculées, qui éclatent et s’érodent en provoquant un suintement (dysidrose bulleuse). Dans certains cas, les vésicules sont hémorragiques ; mais les hémorragies s’observent surtout dans les variétés bulleuses de la dysidrose (dysidrose hémorragique).

La constance du prurit et des sensations de brûlures entraîne un grattage incessant ; lorsque la dysidrose devient chronique, elle peut s’infecter. Cette infection secondaire conduit à la dysidrose pustuleuse. Celle-ci s’accompagne parfois d’une lymphangite, sous la forme d’une traînée linéaire érythémateuse à la face antérieure des avant-bras, remontant plus rarement le long du bras jusqu’à l’aisselle, où existe une adénopathie.

Les formes chroniques s’accompagnent de crevasses profondes et douloureuses. Les formes disséminées sont observées dans de rares cas.

Quelles sont les causes de la dysidrose ?

Des facteurs favorisants : hyperhidrose, infections mycosiques interdigitoplantaires, médicaments, nickel (mains), alimentation… et des facteurs aggravants: café, alcool et tabac, peuvent jouer un rôle. Certaines dysidroses doivent être considérées comme idiopathiques (poussées de printemps et d’automne).

L’éviction de facteurs d’environnement (le tabagisme, l’éthylisme, le stress…) est un pilier important dans la prise en charge de l’affection.

Comment traiter la dysidrose ?

Dans un premier temps, pour éviter les facteurs aggravants, on va chercher à prévenir la maladie avec une peau saine et bien hydratée, qui ne macère pas dans l’eau ou la transpiration (en cas d’hyperhidrose, ionophorèse ou injection ID de toxine botulique A ou oxybutinine, médicament anticholinergique). Il peut notamment être conseillé d’utiliser un savon très doux pour les mains et l’application d’une crème hydratante. Si vous portez des gants au travail, il faut les changer régulièrement. De même, pour les pieds, il est conseillé de privilégier des chaussures en cuir plutôt qu’en matières synthétiques.

Ensuite, on cherche à apaiser l’inflammation responsable des cloques et des démangeaisons. Pour cela, on va utiliser des dermocorticoïdes en crème, le soir, dont la puissance peut varier selon les lésions (I ou II).

Enfin, on cherchera bien entendu à déterminer la cause de la dysidrose afin de la traiter. La balnéo-PUVAthérapie ou la ciclosporine offrent un intérêt certain en de dysidrose récurrente idiopathique.

Conclusion

La dysidrose est une maladie de la peau particulièrement prurigineuse et qui peut être douloureuse. Les récidives sont fréquentes, et elle peut alors se montrer très impactante. Les professions à risque d’aggravation d’une dysidrose sont la boulangerie, la boucherie, la métallurgie, le travail en cuisine, les métiers de la restauration, le monde hospitalier ou des soins à domicile…

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Sources :