Le dermatologue vous informe sur les IST

 
 
La dermatologie et la vénéréologie sont une seule et même spécialité. Attention, la vénéréologie n’est pas la spécialité qui s’occupe des veines (phlébologie) mais bien des maladies vénériennes (IST).

Quels sont les signes d’IST ?

Ulcération génitale (ou chancre) dans les deux sexes,

Écoulement urétral chez l’homme (ou brûlures en urinant),

Leucorrhées (pertes vaginales) chez la femme

Mais, bien souvent et en particulier chez la femme, les IST ne provoquent aucun symptôme.


Les personnes, en apparence saines, ne présentant pas de signes d’infection, peuvent être potentiellement infectées et contagieuses. C’est fréquemment
le cas lors de l’infection par le VIH, l’hépatite B, des chlamydias et l’herpès par exemple.

Toutes les IST, même les plus bénignes comme la trichomonose par exemple, favorisent la transmission des autres infections sexuellement transmissibles, en particulier le VIH.

Ainsi, derrière toute IST, peut se cacher une deuxième IST qu’il faudra rechercher, même en l’absence de symptôme.

Face à toute IST, il faut faire vérifier la sérologie VIH, la sérologie de la syphilis et la  sérologie des hépatites par une simple prise de sang.

Une recherche de Chlamydia trachomatis dans les urines sera normalement effectuée.

Est-ce que je dois faire d’autres recherches dans le sang ?

Les autres sérologies sont inutiles (sérologie herpès, sérologie mycoplasmes, sérologie gonocoque et autres sérologies exotiques …).

Beaucoup de personnes contaminées sont infectées et pourtant ne présentent aucun symptôme.

On dit qu’elles sont asymptomatiques (ou “porteurs sains” qui est un très mauvais terme).

Ceci est particulièrement vrai dans l’infection VIH ( SIDA), dans l’infection par l’hépatite B, par l’hépatite C, dans l’herpès, globalement dans la plupart des maladies virales.

Les IST, comme les autres maladies infectieuses, sont caractérisées par une incubation qui sépare le moment de la contamination de l’apparition des premiers signes.

Cette incubation est variable selon la maladie. Elle peut être très courte (gonococcie et chancre mou : 48H), elle peut être beaucoup plus longue (environ 3 semaines pour la syphilis et un mois pour le VIH).

Pendant cette période d’incubation, il est impossible de faire le diagnostic de la maladie.

Ainsi, la sérologie de la syphilis et la sérologie du VIH ne se positivent jamais avant le premier mois suivant la prise de risque.

Il faudra, donc, répéter les examens quelques semaines plus tard.

Les examens  doivent être déterminés et adaptés en fonction de chaque IST.

Certaines maladies ne peuvent être dépistées que par un prélèvement local des lésions (gonocoque, chlamydia, trichomonose, herpès, etc …). D’autres sont dépistées par des prises de sang (VIH, hépatites B et C, syphilis).

En cas d’infection à une IST, tous les partenaires doivent être examinés et traités en même temps.

Il faut avertir tous vos partenaires, même occasionnels. Votre dermatologue n’est pas là pour porter un jugement mais pour vous aider.

C’est la seule façon d’éviter la diffusion de la contamination surtout dans le cas de maladies qui peuvent être graves pour la personne atteinte.

Comment se transmettent les IST ?

Toutes les IST sont transmises lors des rapports sexuels non protégés.

A l’inverse, toutes peuvent être prévenues par l’utilisation permanente de préservatifs. Certaines IST se transmettent très facilement par le sexe oral non protégé (en particulier, la gonococcie et la syphilis, mais également l’herpès, etc …).

 

Pour prévenir les IST, il est recommandé d’avoir une bonne hygiène intime quotidienne et de se protéger.

La seule solution efficace de protection reste l’utilisation systématique du préservatif. Il peut être masculin ou féminin. Il existe également des digues dentaires (feuilles de latex), pour se protéger lors de pratique du sexe oral, lors de relations ne pouvant être protégées par un préservatif.

Le préservatif est indispensable, à la fois pour se protéger et protéger l’autre, pour chaque rapport sexuel avec des partenaires dont on ne connait pas le statut en termes de contamination par le VIH ou les autres IST.

Il est très simple de s’en procurer, ils peuvent être achetés en pharmacie, supermarché, sex-shops, distributeurs,… ou obtenus gratuitement dans la plupart des hôpitaux, cliniques, centres de dépistages, plannings familiaux, MJC, associations de lutte contre le SIDA… Pour un maximum de précaution, il faut se faire dépister de manière régulière lorsque l’on a plusieurs partenaires et à chaque fois que l’on souhaite arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire régulier, et d’utiliser un préservatif si des rapports sexuels ont lieu avec d’autres partenaires.

Quand faut-il que je me traite ?

Le traitement des IST est une urgence

L’automédication est particulièrement dangereuse dans les IST car elle favorise la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques

Le traitement est le plus souvent un traitement minute ou court donné en l’attente des résultats des prélèvements. Il pourra être modifié, éventuellement, en fonction des résultats des examens complémentaires pratiqués.

Les traitements administrés au cours des IST ont une toxicité peu importante.

  • Des troubles digestifs sont possibles.
  • Des accidents allergiques sont possibles.
  • Certains médicaments sont photo-sensibilisants,
  • D’autres provoquent des atteintes des tendons.
  • Beaucoup sont totalement contre-indiqués chez la femme enceinte et chez l’enfant.
  • Certains sont incompatibles avec l’alcool.
  • Enfin, d’autres sont interdits en cas de prise d’anticoagulants.

La décision de traiter doit être une décision médicale.

En cas de lésions situées sur les organes génitaux, c’est le dermatologue-vénéréologue qui permettra de faire la différence entre ce qui est sexuellement transmis et ce qui est purement dermatologique.

Les IST peuvent, également, être prises en charge gratuitement dans les dispensaires anti-vénériens, aujourd’hui appelés CeGIDD où les consultations sont gratuites.

Est-ce que je risque des complications si je ne suis pas traité?

Parmi les complications les plus graves des IST :
  • les infections génitales hautes, salpingite chez la femme, orchi-épididymite chez l’homme, à l’origine de stérilité
  • le cancer du col du l’utérus
  • les hépatites chroniques B avec un risque de cirrhose et de cancer du foie
  • les contaminations néo-natales, gonocoque, chlamydia, herpès, syphilis, etc …
  • enfin, le SIDA dont il ne faut pas oublier qu’il s’agit également d’une IST

Utilisez un préservatif masculin ou féminin lorsque vous avez une sexualité comportant des risques de contamination (partenaires multiples, occasionnels….)

Voir aussi :

Le Sida (HIV)

L’herpès

Les condylomes

la gonococcie