Le dermatologue, isotrétinoïne et dépression

L’isotrétinoïne, (anciennement Roaccutane® actuellement commercialisée sous le nom de Curacné® Procuta®, Contracné®) est le traitement de référence de l’acné en terme d’efficacité. L’acné, en particulier sévère, peut s’accompagner, en dehors de tout traitement, de troubles de l’humeur, de dépression, d’une altération de l’image de soi, parfois favorisés par la période de l’adolescence.

 

Depuis quand ce médicament existe?

Ses 30 ans d’existence et des millions de prescriptions ont permis aux dermatologues d’en maîtriser l’utilisation et d’en connaître au mieux les bénéfices et les risques. C’est le traitement de référence de l’acné en matière d’efficacité.

Comme tout médicament l’isotrétinoïne a des indications, des contre-indications et des effets secondaires. L’efficacité sans équivalent de l’isotrétinoine, en particulier dans les acnés les plus sévères, a permis la disparition de milliers de dépressions.

En effet, il est bien démontré que l’acné, en particulier chez l’adolescent, est à elle seule susceptible d’entraîner une dépression. Ce traitement a permis de préserver une image corporelle sans cicatrice et a contribué à l’épanouissement de nombreux adolescents.

 

Existe -t- il un risque à prendre ce médicament?

Dans une très faible proportion de cas, le traitement par isotrétinoïne a pu être associé à des signes de dépression. Ce risque est connu des dermatologues.

C’est pourquoi, avant de prescrire ce médicament, ils interrogent leurs patients et leur entourage pour rechercher d’éventuels facteurs de risques qui imposeraient une vigilance particulière.

De même, à chaque nouvelle consultation, ils recherchent tous les signes qui pourraient évoquer l’apparition de symptômes de dépression.

Au moindre doute, ils savent quelle attitude adopter vis-à-vis du traitement et du suivi médical nécessaire et ce, conformément aux recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament.

« A ce jour, depuis la commercialisation de l’isotrétinoïne en France, une centaine d’observations ont été rapportées à la pharmacovigilance, notamment chez des adolescents et des jeunes adultes. Aucune des études publiées avec une méthodologie rigoureuse dans la littérature scientifique, n’ont permis d’établir une association entre la dépression et la prise d’isotrétinoïne »

Un groupe de travail constitué de dermatologues, de pédopsychiatres et d’épidémiologistes, mis en place par l’Afssaps ( nouvellement A.N.S.M.), a établi des conclusions claires : il n’existe aucune association entre isotrétinoïne et survenue de troubles psychiatriques.

 

Les dermatologues d’Europe et du monde entier utilisent ce traitement avec la même rigueur.
La connaissance de l’existence et des moyens de prévenir transforme ce qui est au départ un risque en une éventualité simple à détecter, ce qui met les patients à l’abri de cette complication très rare mais qu’il est hors de question de négliger.
La survenue de symptômes de dépression au cours d’un traitement par isotrétinoïne peut être assimilée à une allergie de par son profil, sa fréquence de survenue et sa sévérité potentielle.

La communauté dermatologique tient enfin à insister à nouveau sur le fait que les bénéfices apportés par l’isotrétinoïne dans l’acné, pathologie très fréquente et aux conséquences psychologiques et physiques parfois très sévères, sont sans commune mesure avec le risque réel mais très faible de survenue de signes de dépression ou de troubles psychologiques en cours de traitement.

 

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