Définition

La dysidrose se caractérise par une poussée de petites vésicules tendues, profondément enchâssées dans l’épiderme et remplies d’un liquide clair. Elles sont très prurigineuses. Ces lésions se développent au niveau des paumes, des plantes ainsi que des faces latérales des doigts et des orteils.

Les vésicules, dans la dysidrose simple, ne s’accompagnent pas de réaction inflammatoire cliniquement manifeste. Dans certains cas, elles se développent sur un fond érythémateux ou érythématosquameux : on parle alors d’eczéma dysidrosique.

L’évolution des vésicules est variable d’un cas à l’autre. Parfois, les vésicules peuvent rester très discrètes et se dessécher rapidement. Il en résulte de petits placards brun jaunâtre, remplacés ultérieurement par une fine desquamation centrifuge prenant un aspect festonné en collerette et laissant place à un épiderme rosâtre, aminci, d’aspect atrophique très doux au toucher. Dans d’autres cas, les vésicules de départ confluent et prennent l’aspect de bulles souvent multiloculées, qui éclatent et s’érodent en provoquant un suintement (dysidrose bulleuse). Dans certains cas, les vésicules sont hémorragiques ; mais les hémorragies s’observent surtout dans les variétés bulleuses de la dysidrose (dysidrose hémorragique).

La constance du prurit et des sensations de brûlures entraîne un grattage incessant ; lorsque la dysidrose devient chronique, elle peut s’infecter. Cette infection secondaire conduit à la dysidrose pustuleuse. Celle-ci s’accompagne parfois d’une lymphangite, sous la forme d’une traînée linéaire érythémateuse à la face antérieure des avant-bras, remontant plus rarement le long du bras jusqu’à l’aisselle, où existe une adénopathie.

Les formes chroniques s’accompagnent de crevasses profondes et douloureuses. Les formes disséminées sont observées dans de rares cas.

Quelles sont les causes de la dysidrose ?

Des facteurs favorisants : hyperhidrose, infections mycosiques interdigitoplantaires, médicaments, nickel (mains), alimentation… et des facteurs aggravants: café, alcool et tabac, peuvent jouer un rôle. Certaines dysidroses doivent être considérées comme idiopathiques (poussées de printemps et d’automne).

L’éviction de facteurs d’environnement (le tabagisme, l’éthylisme, le stress…) est un pilier important dans la prise en charge de l’affection.

Comment traiter la dysidrose ?

Dans un premier temps, pour éviter les facteurs aggravants, on va chercher à prévenir la maladie avec une peau saine et bien hydratée, qui ne macère pas dans l’eau ou la transpiration (en cas d’hyperhidrose, ionophorèse ou injection ID de toxine botulique A ou oxybutinine, médicament anticholinergique). Il peut notamment être conseillé d’utiliser un savon très doux pour les mains et l’application d’une crème hydratante. Si vous portez des gants au travail, il faut les changer régulièrement. De même, pour les pieds, il est conseillé de privilégier des chaussures en cuir plutôt qu’en matières synthétiques.

Ensuite, on cherche à apaiser l’inflammation responsable des cloques et des démangeaisons. Pour cela, on va utiliser des dermocorticoïdes en crème, le soir, dont la puissance peut varier selon les lésions (I ou II).

Enfin, on cherchera bien entendu à déterminer la cause de la dysidrose afin de la traiter. La balnéo-PUVAthérapie ou la ciclosporine offrent un intérêt certain en de dysidrose récurrente idiopathique.

Conclusion

La dysidrose est une maladie de la peau particulièrement prurigineuse et qui peut être douloureuse. Les récidives sont fréquentes, et elle peut alors se montrer très impactante. Les professions à risque d’aggravation d’une dysidrose sont la boulangerie, la boucherie, la métallurgie, le travail en cuisine, les métiers de la restauration, le monde hospitalier ou des soins à domicile…

Découvrez notre article sur les lymphones cutanés : https://dermatos.fr/les-lymphomescutanes/

Sources :

Qu’est ce que l’urticaire ?

L’urticaire correspond à une éruption de papule(s) ou plaque(s), plus ou moins œdémateuses et labiles, similaires aux piqûres d’orties. Ces plaques sont généralement rouges ou rosées. Elles sont le plus souvent accompagnées de démangeaisons. Cette réaction est provoquée des globules blancs présents dans la peau, aussi appelés mastocytes, qui se mettent à produire de l’histamine.

L’urticaire fait partie des affections dermatologiques les plus fréquentes, 15 à 20% de la population étant touchée au moins une fois par une poussée aiguë. Elle est le plus souvent bénigne… mais peut être symptomatique d’une réaction anaphylactique.

Les symptômes de l’urticaire

L’éruption superficielle est monomorphe, fugace, migratrice et prurigineuse :

L’urticaire profonde ou l’angio-œdème histaminique (œdème de Quincke) : les lésions prennent un aspect différent, davantage boursoufflées, avec un gonflement plus profond. Elle s’accompagne d’une sensation de tension douloureuse plutôt que d’un prurit. Le visage (paupières et lèvres), les mains, les pieds et les organes génitaux externes peuvent être atteints. Si l’œdème touche la bouche et la gorge, des difficultés à respirer peuvent alors survenir (attention à une dysphonie ou des troubles de la déglutition).

L’urticaire chronique est définie par une évolution pendant plus de 6 semaines. Elle peut durer plusieurs années, en moyenne 3 à 5 ans.

Les principales étiologies des urticaires communes sont alimentaires, médicamenteuses, infectieuses ou par piqûre d’insecte. Elle peut aussi être « de contact » ou « physique ». Ces urticaires ont la spécificité d’apparaître après une stimulation physique extérieure. Cela peut être le frottement, le froid, la chaleur, la pression, le soleil etc. Elle peut être symptomatique d’une maladie systémique…

Conseils et traitements contre l’urticaire

En cas d’urticaire, le premier réflexe à adopter est de ne pas se gratter malgré les démangeaisons. En effet, cela a pour conséquence d’écraser les mastocytes qui vont alors continuer de libérer de l’histamine.

L’essentiel du traitement contre l’urticaire sera centré sur des médicaments antihistaminiques (molécules 2ème génération, notamment celles qui sont dépourvues d’effet cardiotoxique). Ils peuvent être en vente libre en pharmacie ou sur ordonnance. Leur prise est davantage conseillée le soir car ils peuvent avoir un léger effet sédatif selon les personnes.

En cas d’absence de résultats après plusieurs jours, il faudra consulter un médecin généraliste pour intensifier le traitement antihistaminique. D’autres traitements pourront être proposés en complément, comme l’omalizumab, AC monoclonal anti-IgE…

En cas d’urticaire chronique, il est conseillé d’éviter de prendre de l’aspirine ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Pour les douleurs modérées, il faut privilégier la prise de paracétamol. De même, il faut tenter de limiter au maximum les facteurs favorisant les crises.

Conclusion

L’urticaire est une affection très fréquente de la peau, qui peut être relativement incommodante, mais les antihistaminiques permettent de soulager facilement les symptômes en quelques heures ou quelques jours.

Il ne faut également pas hésiter à évoquer la gêne ressentie lorsque vous consultez votre médecin traitant. En effet, l’urticaire peut affecter le bien-être psychologique et la vie personnelle et professionnelle.

Découvrez notre article sur le psoriasis, une maladie épidermique inflammatoire chronique : https://dermatos.fr/le-psoriasis/

Sources :

Définition

La maladie de Darier est une affection héréditaire (trans. autos. dom.) et rare de la peau. Le gène de la maladie est ATP2a2 et est porté sur le chromosome 12q23-24.1. La maladie, diagnostiquée en 1889 par Ferdinand-Jean DARIER, repose sur une anomalie de l’adhésion interkératinocytaire.

Les symptômes de la maladie de Darier

Les symptômes de la maladie de Darier commencent à apparaître à tout âge avec un pic autour de la puberté. L’évolution est chronique avec des poussées en été (chaleur, sudation, soleil). La lésion élémentaire est une petite papule kératosique de 1 à 3 mm de diamètre, de couleur rosée ou brunâtre, se recouvrant d’une croûte brun grisâtre, adhérente, donnant un aspect sale et rugueux.

Ces papules vont confluer pour former de vastes placards. Une odeur désagréable vient s’ajouter à cet aspect crasseux, posant bien souvent des problèmes sociaux et professionnels. Les lésions peuvent devenir sévères avec des surinfections herpétiques, mycosiques ou bactériennes.

Comment traiter la maladie de Darier ?

Si aucun traitement n’existe pour se débarrasser définitivement de la maladie de Darier, il est possible de traiter localement les lésions et d’empêcher les surinfections. Ces traitements dépendent de la sévérité de l’atteinte.

Le traitement de base consiste en l’administration de rétinoïdes (isotrétinoïne, acitrétine). Cependant, les effets secondaires provoqués ne sont pas supportables par tous les patients. C’est pourquoi les rétinoïdes sont réservés aux formes étendues et sévères de la maladie de Darier.

Pour les formes plus légères et locales, une attention particulière doit être portée à certaines mesures d’hygiène de vie. Par exemple, il faut éviter l’exposition à la chaleur, au soleil et à l’humidité de la peau. Pour cela, il est conseillé d’utiliser des vêtements non occlusifs et les écrans totaux. On peut également appliquer des antiseptiques, des crèmes hydratantes ou des traitements locaux kératolytiques.

Un suivi psychologique peut être souhaitable pour certains malades si leur santé mentale est détériorée par les effets de la pathologie.

Conclusion

La maladie de Darier est rare et héréditaire, évoluant au long cours et par poussées. Elle provient d’une anomalie génétique de l’adhérence des cellules de la peau entre elles. Aucun traitement curatif n’existe, mais des moyens de traiter les lésions cutanées peuvent être mis en place.
Vous souhaitez en savoir plus sur les mycoses cutanées ? Rendez-vous ici : https://dermatos.fr/les-mycoses-cutanees-peau-muqueuses-cheveux-et-ongles/

Sources :

Qu’est-ce que la rosacée ?

La rosacée est une dermatose faciale bénigne fréquente, touchant environ 2 à 3% de la population adulte en France. Elle touche plus particulièrement des femmes de 50 ans et à peau claire. L’exposition au froid, au vent et au soleil peut favoriser la survenue d’une rosacée. Elle se manifeste, au début, par un érythème télangiectasique de la région centrofaciale.

Les différentes formes de rosacée

La forme érythémato-télangiectasique ou « vasculaire »

C’est la forme la plus fréquente de rosacée. Elle survient en période postprandiale, après des efforts physiques ou lors de changements brutaux de température ambiante ou d’ingestion d’aliments épicés, de boissons chaudes et d’alcool. Elle se caractérise par des bouffées de chaleur déclenchant une rougeur intense durant moins de 30 minutes. Un érythème permanent centrofacial (érythrose), touchant le nez, les joues, le milieu du front et le menton, est le signe le plus caractéristique de la rosacée. Il s’y associe des télangiectasies faciales (couperose).

La rosacée papulo-pustuleuse

Sur un fond érythro-couperosique, apparaissent des papules inflammatoires et/ou pustules. Elles peuvent se montrer douloureuses et évoluent généralement par poussées.

La rosacée oculaire

Des blépharites, des conjonctivites, un syndrome sec oculaire, des ulcères sclérocornéens peuvent compliquer une rosacée en évolution ou même la précéder (dans 20 % des cas), surtout chez l’homme. La pénétration vasculaire de la cornée peut entraîner des kératites graves, quelquefois responsables de cécité.

La rosacée hypertrophique

C’est la forme la plus rare de la maladie. La rosacée hypertrophique touche davantage les hommes après 50 ans. L’aspect le plus caractéristique est celui d’un gros nez à l’aspect rouge et bosselé (ou rhinophyma). On y observe un épaississement de la peau avec fibrose ainsi qu’une dilatation des orifices des glandes sébacées. Les cas rares touchant tout le visage sont appelés éléphantiasis facial.

L’aspect inesthétique que revêt cette forme peut avoir des répercussions psychologiques fortes, d’autant qu’elle est rattachée dans l’imaginaire à l’alcoolisme.

Traiter la rosacée

Sans prise en charge correcte, la rosacée peut s’aggraver quelle que soit sa forme. De plus, l’atteinte du visage entraîne une forte répercussion psychologique pour les patients. Pour traiter la rosacée, il est donc nécessaire de prendre en charge durablement en établissant une relation de confiance avec son médecin. Tous les traitements de la rosacée sont suspensifs mais différentes stratégies pourront être déployées selon la forme de la maladie.

De plus, de meilleures habitudes de vie permettent aussi de diminuer l’effet de la rosacée, notamment en évitant les températures excessives ainsi qu’en employant au maximum des produits non irritants pour la peau, qu’il faudra également particulièrement protéger du soleil. Découvrez notamment notre article sur les bons gestes contre le cancer de la peau : https://dermatos.fr/cancer-de-la-peau-les-bons-gestes-pour-se-proteger/.

Conclusion

La rosacée est une dermatose fréquente et chronique. Elle incommode de par les rougeurs qu’elle provoque et peut altérer la qualité de vie des patients, parfois fortement selon la forme de la rosacée. C’est pourquoi, elle nécessite d’être correctement diagnostiquée et prise en charge par un médecin.

Sources :

Il s’agit d’un organisme de petite taille, non visible à l’œil nu, de la famille des acariens : c’est le sarcopte.

Transmission

La gale se présente sous trois formes différentes

La gale du sujet propre (gale commune, la plus fréquemment rencontrée)

La gale diffuse

La gale croûteuse

C’est l’expérience du dermatologue qui permettra le diagnostic de ces formes, en s’aidant parfois de la dermoscopie qui peut montrer de rares parasites.

Chez le nourrisson, ce n’est pas le prurit , mais la présence de vésicules, ou de micronodules au niveau des plantes des pieds ou des plis axillaires ou inguinaux qui doivent faire porter le diagnostic de gale.

Devant un prurit nocturne qui touche plusieurs personnes de la même famille ou du même groupe : Il faut penser en premier à la gale.

Il n’existe aucun examen sanguin permettant d’assurer le diagnostic. Cette forme est contagieuse pour les gens en contact étroit avec le patient (conjoints dormant dans le même lit).

Dans ces formes, le traitement de toute la famille doit être réalisé de façon simultanée. Il sera toujours associé à une désinfection de la literie et du linge porté dans les 8 jours précédant le traitement.

Comment traiter ?

Un traitement oral et traitement local avec en parallèle un traitement désinfectant de l’environnement.

Le traitement oral (médicament par la bouche)

L’Ivermectine (Stromectol°) produit commercialisé et disponible dans les pharmacies sur prescription médicale (dose suivant le poids du patient).

10 à 12 jours après : renouveler la prise du Stromectol® et suivre à nouveau les recommandations.

Le traitement local

Parallèlement à la prise du traitement, il faut désinfecter l’environnement le jour du traitement (oral + local) :

Désinfecter en pulvérisant la literie et les couvertures avec un antiparasitaire en aérosol, mettre des draps propres. Penser à retourner le matelas des jeunes enfants après traitement. Pour le linge porté dans les 8 jours précédents :

Lavage à 60° ou antiparasitaire dans un sac plastique pendant au moins 3 h pour les vêtements ne pouvant être lavés à 60°.

Penser à utiliser le spray antiparasitaire pour les canapés, les sièges de voiture et les sièges bébés.

Conseils d’utilisation :

Toute la famille, y compris les personnes asymptomatiques, doit être traitée le même jour. 

Il existe aussi deux traitements locaux disponibles dans les pharmacies des hôpitaux sur prescription et nécessitant en parallèle un traitement désinfectant de l’environnement.

Penser à prévenir les proches chez qui on a pu aller dormir, les petits copains ou copines des adolescents et leur famille, si l’on veut éviter une recontamination et avoir à refaire tout le traitement.

Interview du Dr Fabien Guibal au sujet de la gale

L’hidradénite suppurée HS est une maladie chronique inflammatoire, évoluant par poussées ayant la même fréquence que le psoriasis. La présentation clinique est particulière : nodules douloureux, abcès, cicatrices, siégeant plus spécifiquement dans la région des aisselles, la région génitale et péri-anale, la région sous-mammaire.

Les facteurs de risque : génétique, obésité, indice de masse corporelle élevé, sexe.

A savoir : 70 à 80% de patients atteints par la maladie de Verneuil sont fumeurs ou respirant la fumée de tabac.

Toutefois l’arrêt du tabac n’entraîne pas forcément d’amélioration de la maladie de Verneuil, mais le stress lié à la maladie peut augmenter la fréquence de consommation de tabac.

Le tabac n’est donc pas un facteur de risque à proprement parler (contrairement à l’obésité).

Il existe une association entre tabac et Verneuil, mais pas de relation de cause à effet.

La maladie apparait vers l’âge de 20 ans (puberté), elle se présente sous forme de nodules localisés au niveau des régions riches en glandes apocrines.

Les comorbidités associées sont : MICI, SPA, cancers cutanés, pyoderma gangrenosum

Prévalence 1 à 4% – Ratio : 3 FEMMES /1 HOMME

Il y a 3 fois plus de femmes atteintes que d’hommes et leurs cas sont plus sévères.

Force est de constater que cette maladie touche davantage la femme que l’homme, et leur situation clinique est beaucoup plus importante et plus grave. C’est probablement un terrain génétique et hormonal qui favorise cette maladie, et un terrain oestroprogestatif plus favorable (à la différence de l’homme). Mais ce n’est qu’une constatation : il n’y a pour l’instant pas d’études précises qui permettent d’affirmer pourquoi est-ce plus la femme que l’homme qui est atteinte.

C’est une maladie qui apparait au moment de la puberté. La médecine ne sait pas quel mécanisme intervient réellement, pourquoi la pathologie se développe.

Cette maladie est encore méconnue, comme pour beaucoup de maladies. Sont évoqués actuellement des mécanismes de l’inflammation qui s’opposent à des causes infectieuses.

De nouvelles stratégies thérapeutiques sont développées devant cette maladie qui laissait la profession tant désarmée.

La maladie de Verneuil est due à de nombreuses erreurs de diagnostic (Une simple infection est d’abord diagnostiquée) responsables d’un retard de prise en charge correcte précoce évitant des délabrements cicatriciels. Au départ un simple abcès est diagnostiqué et est traité comme une simple infection d’un follicule pileux.

La maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire et dont la cause n’est pas simplement liée à l’infection. C’est lié à un mécanisme plus général provoquant une réponse inflammatoire au niveau des sites des glandes particulières que sont les glandes apocrines.

Si le diagnostic de la maladie était plus précoce, cela éviterait les cicatrices, parfois délabrantes, et les fistulisations. Un diagnostic tardif donne lieu à une situation plus grave à traiter et surtout difficile à récupérer sur le plan esthétique et fonctionnel.

Les fistulisations sont localisées sur des zones particulièrement riches en ces glandes (les grandes apocrines), qui sont la région axillaire, la région inguinale, la région inter-fessière péri-anale, les régions sous-mammaires, pré-thoracique et éventuellement au niveau du visage : certaines peuvent atteindre le cou.

Les zones les plus fréquemment touchées sont : le pubis, la région périnéale, la région génitale et péri-anale, la région maxillaire et sous-mammaire.

La maladie de Verneuil est parfois associée à des maladies inflammatoires du tube digestif, des spondylarthrites, des carcinomes cutanés et le pyoderma gangrenosum. La spondylarthrite est une maladie articulaire inflammatoire, c’est une arthrite mais qui touche l’axe vertébral, une inflammation des disques intervertébraux (spondylarthrite ankylosante). Le pyoderma gangrenosum est une ulcération cutanée qui ressemble à un gros ulcère de jambe mais qui n’est pas dû à un problème veineux, mais à un problème d’inflammation lié à l’activation du système immunitaire local.

L’atteinte de la qualité de vie est importante avec des douleurs et des perceptions d’odeurs désagréables, entraînant un stress psychologique, une stigmatisation sociale et un impact sur l’activité professionnelle. La qualité de vie est dégradée : mauvaise odeur, douleur, cicatrices, dépression, asthénie, difficultés au travail, isolement psychosocial.

L’impact sur la qualité de vie des patients atteints par la maladie de Verneuil est beaucoup plus important que l’impact même du psoriasis dans la vie de tous les jours, ou de la neurofibromatose ou dermatite atopique*.

*Neurofibromatose : personne atteinte de tumeurs créant des déformations

*Dermatite atopique : eczéma, fortes démangeaisons à l’âge adulte

La maladie de Verneuil a un impact important car en plus d’afficher certaines anomalies les patients dégagent une odeur particulière. De plus c’est une pathologie douloureuse alors que les autres pathologies citées ne sont pas forcément aussi douloureuses, et ne sentent pas aussi mauvais (macération, odeur de transpiration tout fait particulière, et lorsque c’est surinfecté odeur de l’infection).

C’est une maladie inflammatoire et chronique. Elle évolue par poussées plus ou moins sévères.

A chaque étape il y a un traitement : c’est ce qui est très important. Ce traitement est dans un premier temps de fond : au même titre qu’il faut hydrater la peau lorsque le patient a du psoriasis, dans le cas de la maladie de Verneuil certaines précautions hygiéno-diététiques doivent être prises.

Le tabac a un rôle à 100% agressif et aggravant la pathologie, voire même déclenchant les poussées. Il a été constaté aussi que la maladie se retrouve chez les sujets obèses. L’excès pondéral favorise cette maladie.

Le traitement sera en fonction de l’importance de la maladie ou de la gravité de la maladie. Parfois le patient pourra être soulagé via une excision locale pour mettre à plat, avec éventuellement des traitements locaux voire des antibiotiques qui ont une visée très spécifique de ce type de germes.

Il y a 2 écoles qui courent actuellement dans la prise en charge de cette maladie, une école d’infectiologues et une école d’immunologues. Les infectiologues iront vers une prise en charge par des associations d’antibiotiques (voire 2 ou 3), qui ont une spécificité vis à vis des germes présents dans ces types de pathologies.

Les biothérapies visent plutôt le blocage des médiateurs de l’inflammation : elles sont reconnues comme un acte thérapeutique efficace mais nécessitant une surveillance dermatologique régulière.

Les malades ne guérissent pas de la maladie de Verneuil mais leur quotidien est facilité : ils vont avoir une période de traitements. Certains patients ont au départ 12 à 15 abcès, finissent par en avoir 2 ou 3, qui sont opérés localement. Les patients sont donc soulagés.

 

Qu’est-ce qu’une mycose ?

La mycose est une maladie de peau très fréquente, due à la multiplication de champignons sur la peau, dans les ongles, les muqueuses…

Les champignons responsables de la mycose sont des organismes vivants, très répandus dans l’environnement. La mycose peut résulter d’une contamination interhumaine c’est à dire entre êtres humains, ou par les animaux domestiques ou sauvages

La multiplication de champignons sur la peau et par conséquent leur manifestation, visible à l’œil nu que constitue la mycose, résulte généralement d’une rupture de l’équilibre cutané par cause externe (macération, irritation…) ou interne (diminution de l’immunité, diabète…).

Une mycose profuse ou récidivante doit systématiquement faire rechercher un facteur interne, diminuant les défenses immunitaires tel que par exemple un diabète mal équilibré.

J’ai une mycose des ongles que dois-je faire ?

L’atteinte se fait progressivement et débute par le bord libre en diffusant vers la base de l’ongle jusqu’à envahir la matrice. 

Les autres ongles des orteils peuvent être touchés de proche en proche, la progression est lente tout comme la guérison.

Le traitement est local mais en cas d’atteinte importante touchant tout l’ongle, on parle alors d’atteinte matricielle, un traitement prescrit par votre dermatologue sous forme de comprimé est nécessaire pendant plusieurs mois 

La mycose cutanée

Elle peut être isolée ou associée à une atteinte des ongles selon le champignon en cause.

Elle peut être de transmission interhumaine ou causée par un animal domestique (chien) ou sauvage (mulot) par contact direct avec l’animal malade.

L’atteinte des cheveux : les teignes

La transmission se fait par le contact, elle peut être interhumaine ou animale.

Dans certains cas, elle peut nécessiter une éviction scolaire jusqu’à la preuve de la guérison.

Un traitement par voie orale sous forme de comprimé ou sirop est le plus souvent nécessaire, après identification du champignon par prélèvement au laboratoire d’analyse.

Quels sont les traitements des mycoses ?

La mycose est traitée par les médicaments antifongiques par voie locale ou générale.

Le traitement des facteurs locaux favorisants la mycose est indispensable et permet la guérison sans récidive le plus souvent.

Ces facteurs locaux favorisants de la mycose des pieds et des ongles sont entre autres :

En cas d’atteintes des pieds il faudra désinfecter ses chaussures ainsi que ses chaussettes avec un produit adéquat. Les plus souvent, le lavage à basse température n’est pas suffisant pour tuer le champignon.

Les conseils du dermatologue 

Ne pas utiliser de tapis de bains en tissu ou alors à usage unique.

Garder des chaussures adaptées lorsque vous marchez pieds nus dans des endroits collectif (salles de sport, piscine…)

Bien sécher avec la serviette entre chaque orteil ou bien utiliser un séchoir à cheveux à température douce.

Ne pas échanger sa serviette

Faire une rotation dans ses chaussures bien les aérer les désinfecter si besoin

Ne pas rester avec des chaussettes humides

Porter si possible des chaussettes en coton ou fil en cas de transpiration excessive, utiliser dans ce cas des antitranspirants spécifiques 

Pour les mycoses liées aux animaux domestiques faire traiter l’animal par un vétérinaire

 

A quoi est-ce dû?

 

Le vitiligo est une dépigmentation de la peau qui peut apparaître au cours de la vie à n’importe quel âge mais plutôt avant 20 ans. Son origine est inconnue, il affecte environ 1% de la population et correspond à un trouble de l’immunité au niveau de la peau.

Le système immunitaire de la personne atteinte de vitiligo ne reconnait plus les cellules pigmentaires de son propre organisme.

L’atteinte peut être localisée, médiane ou symétrique. Elle est faite de plaques de taille variable. La surface atteinte est généralement progressive mais l’évolution est capricieuse, elle peut être plus ou moins rapide.

Les atteintes peuvent aller d’une surface très réduite à l’ensemble de la peau. 

La plupart des traitements sont décevants et dans tous les cas très incomplets dans leur résultat. L’évolution de la maladie est extrêmement variable, elle peut atteindre parfois l’ensemble de la surface corporelle. Des mesures de protections sont à prendre lors des expositions solaires, la peau brûlant rapidement.

La qualité de vie des personnes atteintes est très souvent très affectée

Cette maladie est affichante sur les parties découvertes. Cette maladie n’est absolument pas contagieuse elle peut parfois être associée à des maladies auto-immunes.

Existe-t-il des traitements qui permettent de guérir ?

L’évolution du vitiligo peut être ralentie par la photothérapie ou une corticothérapie locale ou bien le Tacrolimus  a pu à titre expérimental donner parfois des résultats. Les traitements par laser notamment Excimer apporte  parfois des résultats localisés.

Les techniques chirurgicales de greffe ne s’adressent qu’à des localisations particulières de petites surfaces, les résultats ne sont que partiels.

Des précautions sont à prendre au niveau vestimentaire afin d‘éviter les frottements chroniques pouvant être source d’apparition de nouvelles plaques.

Il faudra éviter les gommages corporels répétés, se corriger de tics de grattage systématique d’une même zone.

 

Hyperhidrose vient du grec « hidros » qui signifie sueur. C’est la maladie de la transpiration excessive qui peut être locale (les mains, les pieds, les aisselles…) ou généralisée. Certaines personnes transpirent plus que d’autres pour réguler la température de leur corps, on parle d’hypersudation ou d’hyperhidrose. Transpirer est un phénomène physiologique normal pour réguler la température de son corps. Lors d’un effort physique ou quand il fait chaud, le corps produit plus de sueur, sous la commande d’une glande nommée hypothalamus. En cas d’hyperhidrose, deux phénomènes se produisent. C’est ce que l’on observe en cas d’hyperhidrose liée à l’anxiété ou au stress. Il y aurait un hyperfonctionnement du circuit habituel initié par l’hypothalamus et d’autres circuits nerveux contrôlés par le cortex cingulaire antérieur seraient impliqués. Cette région du cerveau joue un rôle important dans le contrôle des émotions et l’adaptation aux situations.

(suite…)

 

Qu’est-ce que le psoriasis?

Le psoriasis est une maladie de peau très fréquente qui touche à peu près 2% de la population et qui peut se présenter sous des aspects très variés. Le plus souvent limité sur des zones bastions comme les coudes, les genoux, le cuir chevelu, elle peut parfois être très diffuse et atteindre tout le corps.

Il existe de rares formes associées à des rhumatismes articulaires.

C’est une maladie qui ne met jamais la vie en danger mais qui peut réduire de façon importante la qualité de vie, notion de plus en plus importante et qui va avoir une place prépondérante dans le choix du traitement.

Le psoriasis peut débuter n’importe quand dans la vie, le plus souvent (mais pas toujours) sur un terrain prédisposé génétiquement. Le début fait souvent suite à facteur déclenchant qui peut être un événement de la vie comme une rupture, un deuil, parfois une infection, parfois l’introduction d’un nouveau médicament prescrit pour une autre maladie.

L’aspect des plaques de psoriasis est variable mais on retrouve toujours une composante de rougeur et des squames qui peuvent se disposer sous la forme de plaques soit sous la forme de gouttes localisées ou de manière diffuse sur le corps.

L’évolution du psoriasis est en général chronique avec des poussées et des rémissions, mais il existe aussi des formes qui guérissent spontanément après quelques mois d’évolution.

Quels sont les  traitements du psoriasis ?

Sur le plan des traitements, il en existe une large variété allant des traitements locaux c’est-à-dire des crèmes (corticoïdes et /ou dérivés de la vitamine D) aux traitements par voie générale (dérivées de la vitamine A, méthotrexate, biothérapies, par voie orale ou par injection,  en passant par la photothérapie qui est un traitement à base d’ultra-violets (UVA ou UVB) réalisé sous surveillance d’un dermatologue dans son cabinet.

Dans certains cas et surtout quand le psoriasis est sévère échappant aux traitements locaux et/ou associé à des atteintes rhumatismales on peut avoir recours aux traitements par le méthotrexate la ciclosporine voire aux biothérapies.

Il n’existe pas de traitement standard du psoriasis mais seulement des traitements sur mesure adaptés à chaque patient et à chaque cas de figure, en fonction du mode de vie du patient, du retentissement du psoriasis sur sa qualité de vie et bien sûr de l’étendue du psoriasis.

Ce ne sont pas toujours les psoriasis les plus étendus qui sont les plus gênants.

Un psoriasis localisé par exemple au visage, aux mains, à des zones visibles, peut être très préjudiciable. Même localisé, il peut donc justifier un traitement fort par voie générale.

A l’inverse, un psoriasis diffus peut être très bien toléré et ne nécessiter qu’un traitement local dans certains cas.

Quelques conseils du dermatologue concernant la vie quotidienne lorsqu’on est atteint de psoriasis

Lutter contre les démangeaisons que ce soit au niveau de la peau ou du cuir chevelu, le grattage accentue le psoriasis :

Le choix du traitement est donc le résultat d’une discussion thérapeutique entre le patient et le médecin, en gardant à l’esprit que dans chaque cas on doit trouver le traitement le mieux adapté et qu’il n’y a aucune raison pour que les patients psoriasiques restent sans traitement.

Il est fondamental lors d’une consultation pour psoriasis avec un dermatologue d’évoquer la question de la qualité de vie, de la manière dont le patient vit au quotidien avec son psoriasis, de la gêne qu’il ressent dans ses activités quotidiennes, dans sa vie personnelle et professionnelle du fait du psoriasis, et ainsi aboutir au traitement le mieux adapté pour chaque patient et pour chaque situation individuelle.

Voir aussi:

Psoriasis : les questions que vous vous posez, votre dermatologue vous répond . 

On vous a prescrit du méthotrexate

On vous a prescrit de la ciclosporine

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L’acné (du genre féminin, sans e à la fin) est une affection dermatologique extrêmement fréquente puisqu’elle atteint plus de 80% des adolescents.

Elle commence aux alentours de la puberté, souvent elle en est même le premier signe, car c’est une affection hormono-dépendante sous le contrôle des hormones mâles (androgènes).

Celles-ci sont sécrétées par les testicules chez les sujets de sexe masculin à des taux élevés, ce qui détermine d’ailleurs la différenciation sexuelle.

Chez les sujets de sexe féminin elles sont sécrétées par les ovaires et les surrénales en petite quantité, contrairement aux œstrogènes qui sont les hormones femelles.

A la puberté les organes sexuels deviennent fonctionnels et les ennuis de peau commencent !!

Pourquoi ? Car le follicule pilo-sébacé, unité constituée par le poil et la glande sébacée et où se situe le point de départ de l‘acné, contient des récepteurs qui sont d’une sensibilité variable aux androgènes, circulant dans le sang.

Dans la majorité des cas, cette sensibilité aux androgènes est héritée génétiquement, ce qui explique qu’il y ait des « familles d’acné ». Mais ce n’est pas toujours le cas car d’autres facteurs pas toujours bien définis, interviennent : extrinsèques comme l’environnement (pollution, stress, soleil, tabac…) ou intrinsèques comme un dysfonctionnement hormonal chez les filles…

Mais Docteur, ça se termine quand l’acné ?

Là est le problème, car si l’on sait quand elle commence, on ne peut jamais savoir quand elle se termine même s’il est classique de dire que les problèmes prennent fin avant l’âge de 20 ans !

Son évolution est imprévisible, influencée en grande partie par l’existence ou non d’antécédents familiaux dans les deux sexes, et l’association ou non de signes de virilisation (hyperpilosité, chute de cheveux, troubles du cycle menstruel chez les filles…).
Toutes les variations hormonales peuvent avoir une influence sur l’acné chez les filles qu’il s’agisse du cycle menstruel (poussées avant les règles), de la prise ou de l’arrêt d’une pilule contraceptive selon sa composition (androgénique elle favorise l’acné, anti-androgénique elle peut la traiter), la grossesse, l’accouchement, la ménopause, et a fortiori un mauvais fonctionnement des ovaires…

C’est à dire que les femmes qui ont acquis génétiquement cette sensibilité aux androgènes risquent d’être ennuyées toute leur vie par cette affection !!!

Comment agissent les androgènes dans la formation des lésions acnéiques ?

En premier lieu, ils agissent en stimulant la glande sébacée qui va sécréter beaucoup de sébum, responsable de la séborrhée (peau grasse et cheveux gras) du visage et du cuir chevelu.

Ils agissent aussi en stimulant la formation des comédons qui bouchent le follicule pilo-sébacé : superficiels ce sont les points noirs, et profonds ce sont les microkystes que les anglo-saxons appellent « la bombe à retardement » de l’acné.

Pourquoi ?

Car les points noirs à la surface de la peau peuvent s’éliminer facilement, alors que les microkystes enfouis à l’intérieur du follicule stagnent, empêchent l’écoulement du sébum créant ainsi des conditions idéales au développement des lésions inflammatoires : papules, pustules et nodules, ces fameux boutons rouges plus ou moins gros, plus ou moins douloureux, parfois surmontés d’une tête blanche que les adolescents ne peuvent s’empêcher « d’éclater » !

Comment se forment les boutons rouges ? Le sébum qui ne peut s’écouler normalement, s’accumule en créant un milieu sans oxygène propice au développement et à la prolifération d’une bactérie saprophyte (gentille avec laquelle on cohabite en bonne intelligence) qui s’appelle le « Propioni bactérium acnes ».

Ces bactéries vont sécréter des enzymes qui scindent les graisses du sébum en acides gras libres irritants, responsables de la réaction inflammatoire et de la formation des boutons rouges.

Et c’est parce que ces bactéries sont saprophytes que l’acné n’est pas une maladie infectieuse au sens « contagieux » du terme !

Séborrhée, comédons et lésions inflammatoires sont souvent associés mais selon la prédominance des uns ou des autres, on parlera d’acné rétentionnelle (comme rétention de sébum, c’est souvent le cas chez le jeune adolescent) ou d’acné inflammatoire (plus fréquent chez l’ado plus mûr ou le jeune adulte).

Dans certains cas relativement rares, l’inflammation peut être très importante à l’origine de séquelles cicatricielles invalidantes (acné nodulaire) et au maximum elle peut être associée à des signes généraux tels que fièvre, douleurs musculaires et articulaires, grande fatigue (acné fulminans).

Quelles sont les zones atteintes par l’acné ?

Toutes celles où se trouvent ces follicules pilo-sébacés anormaux à savoir essentiellement le visage, le cou, le dos, le décolleté, les épaules…

Il est des cas rares où ces lésions peuvent siéger sur les bras, l’abdomen, les cuisses, les fesses et même le cuir chevelu. Les acnés graves -nodulaires ou fulminans- sont les plus étendues.

 

Comment peut-on traiter l’acné ?

Il est des règles de base commandées par le bon sens comme l’utilisation de produits cosmétiques « non comédogènes » adaptés aux peaux acnéiques. Tout laboratoire dermatologique digne de ce nom a une gamme de produits de ce type.

Il faut lutter contre les comédons et donc ne pas favoriser leur formation par l’utilisation de produits inadaptés.

Il en est de même pour le maquillage qui est autorisé à condition d’être spécifique

Il coule aussi de source qu’il faut absolument retirer les microkystes, points de départ des lésions inflammatoires.

Cela doit être fait par un dermatologue ou une assistante-dermatologue et non par une esthéticienne et toute la difficulté est là.
Cet acte est d’autant plus important qu’il va contribuer grandement au succès des autres thérapeutiques utilisées par voie buccale.

Ces « nettoyages de peau dermatologiques » seront précédés et suivis par l’utilisation de traitements exfoliants (acide de vitamine A, rétinaldéhyde, acide glycolique, adapalène…) prescrits au long cours par le dermatologue : précédés pour faciliter l’ablation des lésions, et suivis pour éviter leur récidive.

Pour lutter contre l’inflammation, il est possible d’utiliser : 

D’une façon générale il faut éviter l’utilisation concomitante des antibiotiques locaux et par voie buccale (épargner l’écosystème et ne pas sélectionner de germes résistants).

Les filles devront éviter les pilules « androgéniques » (qui sont malheureusement toutes celles qui sont remboursées) et pourront bénéficier d’un traitement hormonal contenant un anti-androgène.
Ce traitement fait parfois merveille chez les adolescentes ayant une acné très séborrhéique, très profuse, très rétentionnelle… étendue au visage et au tronc.

Ce traitement ne peut être envisagé chez les garçons en raison de l’apparition inéluctable de signes de féminisation.
 Il est indispensable de dépister chez les femmes des signes de virilisation :

– la pousse de poils,

– la chute chronique de cheveux,

– des règles irrégulières ou absentes

Un bilan hormonal de base pourra être prescrit afin de vérifier ou non la présence d’anomalie biologique.

Un traitement hormonal (anti-androgène) surtout après de multiples échecs des autres thérapeutiques pourra dans ces cas être prescrit.

Enfin pour les acnés graves ou celles qui persistent indéfiniment il existe un médicament que tous connaissent -médecins et patients- suscitant engouement pour la plupart et méfiance pour d’autres : l’Isotrétinoïne  ( Curacné ® ,Contracné ® , Procuta ® ) .
C’est un médicament qui est tératogène : qui peut provoquer des malformations lors de la grossesse sur l’œuf constitué (embryon) mais non sur les gamètes (spermatozoide et ovule).
Sa durée d’élimination est de moins d’un mois et il impose de suivre une contraception pour les femmes durant le traitement et le mois qui suit l’arrêt, et non pendant des années après l’arrêt.
Il n’entraine pas de risque de stérilité ultérieure.
C’est un médicament qui est soumis à des règles de prescription très strictes chez la femme en âge de procréer (contraception fiable obligatoire, test sanguin de grossesse et visite chez le spécialiste tous les mois….) imposées par les « hautes autorités de santé ». Des précautions d’emploi, une documentation et un carnet de suivi pour les femmes vous seront fournies par votre dermatologue (lire les recommandations sur le site de l’ANSM).


Il est indispensable d’associer à la mise en route de ce traitement « les nettoyages de peau » qui permettront d’éviter les poussées habituelles en début de traitement, qui peuvent être parfois gravissimes et laissent de vilaines cicatrices.

Ce traitement ne peut être initié que par un dermatologue. 

Enfin, il existe deux facteurs aggravants de l’acné qui sont : le soleil et le tabac.


Le soleil est un faux ami qui semble faire du bien lors de l’exposition mais qui aggrave en sous-terrain tous les facteurs qui déclenchent l’acné (séborrhée réactionnelle et formation des comédons+++).
Les poussées sont d’autant plus à craindre dans les mois qui suivent l’exposition que celle-ci a été intense et prolongée. Il faut savoir que les acnéiques gardent cette sensibilité au soleil toute leur vie et qu’il n’est pas rare de voir des patients guéris depuis de nombreuses années qui vont faire une rechute après une exposition solaire intense.

Quant au tabac sa responsabilité est prouvée dans les acnés très séborrhéiques, rétentionnelles et particulièrement kystiques. Une raison supplémentaire d’arrêter de fumer !!!

 

Voir aussi

Le dermatologue, isotrétinoïne et dépression

Poussées d’acné à la rentrée: les conseils du dermatologue 

 

 

Il existe deux grands types d’eczéma, la dermatite atopique et l’eczéma de contact.

La dermatite atopique ou eczéma constitutionnel

La dermatite atopique ou eczéma constitutionnel est une maladie inflammatoire chronique entraînant des démangeaisons.

Elle est fréquente chez l’enfant et l’adulte jeune, elle est due à des facteurs héréditaires mais aussi à des facteurs environnementaux encore mal compris.

L’atopie est une prédisposition génétique à sécréter des quantités élevées de substances immunitaires, les IgE, en réponse à des facteurs « allergisants » de l’environnement, les allergènes ou “atopènes“.

L’atopie peut s’exprimer par des manifestations :

Toutes les études épidémiologiques indiquent une augmentation rapide des maladies rattachées à l’atopie en Europe.

L’eczéma atopique touche 10 à 25 % des enfants dans les études récentes, alors que les enquêtes des années 1960 indiquaient des atteintes aux environs de 5 % des enfants.
Ces données reflèteraient l’influence de l’environnement, en particulier l’urbanisation des populations. L’augmentation de la dermatite atopique, comme celle des autres manifestations de l’atopie, pourrait être en relation avec des modifications du style de vie, plus ” hygiénique “, moins au contact de certains facteurs importants, notamment infectieux, pour le développement du système immunitaire.

La prise en charge des patients est bien déterminée et bénéficie de progrès récents dans la compréhension des mécanismes de cette maladie de la barrière cutanée.

L’eczéma atopique est considéré comme une hypersensibilité retardée aux allergènes de l’environnement (pollens, acariens, etc…). Elle se développe en 2 phases :

L’expérience montre que beaucoup de facteurs non immunitaires (psychologiques, physiques, chimiques) vont permettre ou non le développement des lésions d’eczéma chez un individu sensibilisé.

Le rôle des facteurs irritants associés sur une peau particulièrement sèche est également vraisemblable.

Le diagnostic est visuel pour le dermatologue, aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic positif.

Quand est-ce que survient l’eczéma atopique ?

L’eczéma commence le plus souvent dans les premiers mois de la vie, généralement vers 3 mois, mais parfois dès le premier mois.

Il associe des démangeaisons (un prurit) responsables de troubles du sommeil dès les premiers mois.

Les démangeaisons sont importantes et elles entretiennent les lésions.

Le grattage manuel est souvent précédé de mouvements équivalents dès le 2ème mois (frottement des joues contre les draps, agitation et trémoussement des membres et du corps).

Les lésions peuvent prendre un aspect suintant voire croûteux

Dans les cas moins sévères, les lésions sont simplement responsables de rugosité cutanée.

La sécheresse de la peau, ou xérose cutanée, est toujours présente, elle s’améliore en été.

L’atteinte varie selon l’âge évoluant vers une atteinte des plis chez l’enfant.

Elle est symétrique et concerne les convexités des membres et du visage, avec un respect assez net de la région médiofaciale, en particulier la pointe du nez.

L’atteinte des plis (fissure sous auriculaire, coudes, genoux, poignets, chevilles) et de certaines zones comme les mains, le mamelon s’observe chez l’enfant plus grand.

Des poussées saisonnières sont notées le plus souvent en automne et en hiver. Au visage, mais aussi parfois de façon plus diffuse, des “dartres”, zones dépigmentées, donnent un aspect inesthétique.

Un aspect parfois fissuraire ou de cloques des mains et des pieds peut parfois être la seule manifestation de l’atopie.

Elle peut aussi toucher l’adolescent et l’adulte, s’accentuant souvent à l’occasion de conflits psychoaffectifs ou de stress.

La période du nourrisson est celle qui comporte le plus de formes étendues mais l’évolution est spontanément bonne, avec une disparition complète dans la majorité des cas.

Les formes persistant dans l’enfance sont plus localisées. La résurgence à l’adolescence ou chez l’adulte jeune est possible, fréquemment dans un contexte de stress.

D’authentiques formes sévères existent et nécessitent une prise en charge spécialisée, ainsi que le recours à des traitements innovants.

La survenue d’autres manifestations atopiques est habituelle et se présente sous forme de manifestations respiratoires (asthme vers 2 à 3 ans, puis rhinite), d’autant plus fréquente qu’il y a des antécédents familiaux atopiques au premier degré.

Les épisodes cutanés peuvent coexister avec l’atteinte respiratoire ou alterner.

L’asthme, ou les équivalents asthmatiques, sous forme de toux sèche nocturne, gêne respiratoire avec sifflement expiratoire (au froid, à l’effort, au rire ou lors d’épisodes infectieux ORL ou respiratoires) devient souvent plus gênant pour l’enfant que l’eczéma.
Une allergie alimentaire, responsable de manifestations d’hypersensibilité immédiate (urticaire, œdème de Quincke voire choc anaphylactique) peut co-exister. Il est en revanche rare que l’allergie alimentaire s’exprime par des lésions isolées d’eczéma.

L’eczéma peut se compliquer 

Des complications comme des infections cutanées bactériennes ou virales surviennent parfois dans les phases de poussées de la maladie.

Un retard de croissance peut être observé dans les cas graves et se corrige souvent de façon spectaculaire quand l’eczéma est traité efficacement.
Les complications ophtalmologiques (kératoconjonctivite, cataracte) sont exceptionnelles.

Enfin, la multiplicité des soins locaux réalisés chez ces enfants expose à un risque accru de sensibilisation de contact au long cours ; il convient d’éviter les substances à risque (conservateurs, parfums, nickel des bijoux fantaisie…) et de réaliser une enquête par des tests épicutanés en cas de suspicion d’eczéma de contact surajouté.

Comment traite-t-on ? Les conseils du dermatologue 

La dermatite atopique est une affection chronique. Son traitement doit l’être également et donc adapté à cette réalité, la guérison n’étant pas l’objectif proche.

Le contrôle des facteurs d’aggravation et l’hygiène de vie sont essentiels :

L’application quotidienne de crème hydratante (émollients), en dehors des zones inflammatoires.

La toilette doit être effectuée avec un produit sans savon ou syndet.
Les dermocorticoïdes sont appliqués de façon intermittente sur les zones inflammatoires (1 à 3 fois par semaine). Des quantités de l’ordre de 15 à 30 grammes de dermocorticoïdes peuvent être utilisées sur une base mensuelle sans effet néfaste pour un enfant de moins de 2 ans.

Le recours à d’autres traitements reste exceptionnel : photothérapie combinée UVA-UVB, cyclosporine.

Quelles sont les autres formes d’eczéma ?

L’eczéma de contact rejoint par certains côtés l’eczéma atopique puisqu’il peut survenir sur ce terrain.

C’est la sensibilisation à une substance, l’allergène, donnant au départ une plaque d’eczéma localisé mais qui peut secondairement se généraliser au fur et à mesure des contact répétés qui aggravent la réaction. 

Les principaux allergènes sont présents dans les produits cosmétiques et les bijoux fantaisies au bouton de jean (Nickel).

Des tests allergologiques standard et spécifiques permettront de mettre en évidence votre allergie.

Conseils du dermatologue 

Il faut éviter dans le futur tout contact avec de produits pouvant contenir les substances allergisantes. On vous remettra lors des tests une liste des produits courants contenant l’allergène.

Il vous appartiendra lors d’allergie à des cosmétiques de bien vérifier lors de l’achat qu’ils ne contiennent pas dans leur composition le produit incriminé.

Le traitement de l’allergie de contact consiste en l’application d’un corticoïde local et surtout la suppression de la substance allergisante. 

 

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